Des Autochtones se positionnent en pionniers pour améliorer la santé de leurs jeunes concitoyens

L'établissement et le soutien de réseaux et de programmes autochtones – conçus par et pour les Autochtones – contribueront à la santé des jeunes autochtones dans l'ensemble du Canada

En bref

Enjeu

Les jeunes autochtones sont parmi les groupes les plus en proie aux disparités en matière de santé au pays et sont déconnectés des méthodes de guérison autochtones. Une longue période de colonisation a contribué à leurs piètres résultats sur la santé.

Recherche

Divers chercheurs s'efforcent de corriger la situation en établissant des réseaux et des programmes de santé conçus par et pour les jeunes autochtones. Le réseau Wellness, Health, and Youth (WHY) est un réseau pancanadien dirigé par des Autochtones qui s'attaquera aux problèmes de santé des jeunes autochtones. La Nation métisse de l'Ontario (NMO) s'est aussi engagée à concentrer ses efforts sur les priorités en matière de santé des Autochtones en utilisant une méthode appelée keeoukaywin (« the visiting way » en anglais). De son côté, le programme KIJIKATIG Carving offrira une approche holistique de la santé chez les Autochtones en utilisant la sculpture traditionnelle pour intégrer au mieux-être autochtone une vision de la guérison axée sur l'art et la relation avec la terre.

Impact

Ces projets de recherche amélioreront les résultats sur le plan de la santé pour les adolescents autochtones, en mettant ceux-ci en contact avec les méthodes de guérison autochtones traditionnelles et en les amenant à les utiliser.

Il est plus que temps d'effectuer des recherches sur la santé et le bien-être des adolescents autochtones au Canada. En effet, les jeunes autochtones sont parmi les groupes les plus en proie aux disparités en matière de santé et ne tirent pas parti des réseaux de soutien traditionnel en place. Les traumatismes intergénérationnels, la perte des traditions, de la culture, du savoir et des langues autochtones ainsi que l'isolement par rapport aux autres personnes et communautés autochtones ont une incidence négative sur la santé de ces jeunes.

(De gauche à droite) Brittany Bingham, chercheuse principale pour le réseau WHY, Chenoa Cassidy Matthews, épidémiologiste en santé de la population pour le réseau WHY

Le réseau Wellness, Health, and Youth

Visant à combler cette lacune importante sur le plan de la santé, le réseau Wellness, Health, and Youth (WHY) – premier réseau créé par et pour les jeunes autochtones – contribuera à la recherche sur la santé et le bien-être de ces jeunes à l'échelle du pays. Accompagnés d'Aînés et de chercheurs, de jeunes autochtones dirigeront des projets correspondant à leurs priorités et mettront leurs résultats en commun avec des initiatives de recherche nationales et mondiales sur la question de leur santé et leur bien-être. Un comité directeur, composé de jeunes autochtones, d'Aînés et de chercheurs, ainsi qu'un sous-comité consultatif de la jeunesse contribueront à la formation d'un réseau équitable, collaboratif et viable à long terme.

(De gauche à droite) Abigail Simms, jeune citoyenne de la NMO, Jordyn Playne, membre de la NMO et présidente du Conseil des jeunes de la NMO, Sabastian Koprich, étudiant à la maîtrise en santé publique à l'Université de Toronto et nouveau stagiaire au sein de l'équipe de la NMO, Noel Tsui, épidémiologiste travaillant pour l'ICES, détachée auprès de la NMO, Sarah Edwards, membre du personnel scientifique de l'ICES, détachée auprès de la NMO, Shelley Cripps (Gonneville), directrice de la Direction des services de santé et de bien-être de la NMO

La méthode keeoukaywin (the visiting way en anglais) pour établir les priorités des jeunes métis

La Nation métisse de l'Ontario (NMO) veut tendre l'oreille aux jeunes autochtones et inscrire leurs priorités en santé au cœur de ses efforts. Ainsi, en suivant la méthode métisse keeoukaywin, la NMO s'entretiendra avec certains de ses jeunes membres pour orienter la planification des programmes et établir les priorités de recherche sur la santé des jeunes dans l'ensemble de la Nation métisse. Cette étude à méthodes mixtes, utilisant notamment un sondage auprès de la population et des entrevues individuelles, cherche à comprendre les priorités des jeunes métis en matière de santé dans le respect et la valorisation des façons d'être et de faire métisses, et à déterminer comment les jeunes membres de la NMO veulent être entendus dans la recherche en santé. Les résultats aideront à définir les priorités de recherche en santé qui sont propres aux jeunes ainsi qu'à planifier les programmes et la prestation de services pour la NMO et la Nation métisse dans son ensemble.

(De gauche à droite) Dave Robinson, maîtrise en sciences (utilisateur des connaissances principal et représentant de la jeunesse) pour le programme KIJIKATIG Carving, Rosalin Miles, maîtrise en sciences de l'activité physique, doctorat en éducation (utilisatrice des connaissances)

Le programme KIJIKATIG Carving

Le programme KIJIKATIG Carving, une approche holistique de la santé et du bien-être axée sur la communauté et menée par les Autochtones, offre un complément aux autres projets de recherche sur la santé des Autochtones. La sculpture traditionnelle est considérée comme un processus dynamique et holistique à l'image des enseignements ancestraux. L'art est de plus en plus populaire comme thérapie et en milieu clinique, preuve d'une mobilisation accrue des connaissances culturelles pour la guérison intergénérationnelle et le bien-être holistique, d'une fierté culturelle croissante et d'un vent de réappropriation, d'autonomisation et de résilience.C'est pourquoi sera cocréée dans le cadre du programme KIJIKATIG Carving une série de ressources de mobilisation des connaissances visant à mettre en évidence les meilleures façons de donner suite aux aspirations uniques des jeunes autochtones du Canada pour une vision holistique de la santé et du bien-être. Axé sur les forces, ce programme permettra de combler les lacunes dans les connaissances sur la santé et le bien-être holistiques et mettra en évidence l'importance d'intégrer des activités qui valorisent l'art et la relation avec la terre dans un cadre éducatif.

Ces trois projets, qui recevront une subvention Catalyseur de l'initiative Jeunes en santé, mettent l'accent sur la mobilisation, l'autonomisation et les priorités des jeunes autochtones. Félicitations aux équipes financées! Nous avons hâte de voir les résultats de vos travaux!

Ces travaux sont appuyés par l'initiative Jeunes en santé, dirigée par l'Institut du développement et de la santé des enfants et des adolescents (IDSEA).

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